Doc. A : entrer dans la collaboration
Le 24 octobre 1940, Pétain rencontre à sa demande Adolf Hitler à Montoire-sur-le-Loir, engageant la France dans la collaboration avec l’Allemagne. Il s’en explique aux Français.
« J’ai rencontré, jeudi dernier, le Chancelier du Reich. Cette rencontre suscité des espérances et provoqué des inquiétudes. (…) C’est librement que je me suis rendu à l’invitation du Führer, je n’ai subi aucun diktat, aucune pression. Une collaboration entre nos deux pays a été envisagée, j’en ai accepté le principe. (…) C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d’une activité constructive du nouvel ordre européen que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration. Ainsi, dans un avenir prochain, pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort des prisonniers, atténuée la charge des frais d’occupation. (…) L’armistice n’est pas la paix. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis du vainqueur. Du moins reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre, d’éteindre les divergences de l’opinion, de réduire les dissidences de ses colonies*. Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi. c’est moi seul que l’histoire jugera. Je vous ai tenu jusqu’ici le langage d’un père. Je vous tiens aujourd’hui le langage du chef. Suivez-moi. Gardez votre confiance en la France éternelle ».
Source : discours radiodiffusé du maréchal Pétain, 30 octobre 1940.
*L’expression « dissidence des colonies » fait référence aux territoires de l’empire colonial qui ont ralliés de Gaulle en 1940.